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A cheval sur le dos des oiseaux : un spectacle poignant

Par LAURE VALMALETTE, publié le jeudi 2 mars 2023 15:38 - Mis à jour le jeudi 2 mars 2023 17:44
Image : Alice Piemme
Mercredi 22 février, des élèves de 2nde, de 1ère et Term Générales spécialité HLP ont eu la chance d'assister, au théâtre des Ilets, à la mise en scène par Céline Delbecq de son propre texte, interprété magistralement par Véronique Dumont.

       

 

 

Lucie Thénier, élève de 1ère, nous a livré à chaud sa réaction : 

"Texte engagé sur ce que A cheval sur le dos des oiseaux apporte sur le handicap 

Lorsqu’une personne se dit handicapée, même si cela ne se voit pas et que l’on ne s’en est même pas rendu compte, cette personne se retrouve dans La case. Cette case intitulée « différent des autres » ou encore « qui ne correspond pas à la norme de la société ». Mais alors c’est quoi cette norme ? Cette loi qui nous dicte comment il faut être, et si tu ne corresponds pas aux attentes de la société c’est alors que tu en payes les conséquences, harcèlements, injustices, exclusions sociales, discriminations. Et c’est le cas de nombreuses personnes qui sont en difficulté psychologique, intellectuelle, sociale ou physique. Ces personnes que l’on appelle handicapées. Tous ces préjugés, qui leur collent à la peau s’accroissent de jour en jour. Mais revenons au handicap. Cet obstacle à la vie touche 12 millions de personnes, rien qu’en France. Je définis cela comme un « obstacle à la vie », c’est vrai que beaucoup souffrent de cette différence avec les autres mais pas que. Certains handicaps sont aussi très difficiles à vivre au quotidien. Pourtant beaucoup arrivent très bien à vivre avec et de façon totalement épanouie. C’est le cas de Carine Bielen, mère d’un petit garçon, cette femme forte qui élève son fils seule chez elle et qui d’apparence apparaît comme une mère de famille heureuse sans distinction particulière. Mais au cours de la pièce on apprend qu’après avoir réalisé un test de QI, il est révélé qu’elle est « débile » comme elle dit. Appartenant à une famille pauvre, pendant son enfance elle rentre dans un home où elle est dite handicapée et est maintenant suivie et surveillée continuellement. Appartenant à un système qui impose ses normes, elle décide de prendre les choses en main et d’enfin décider pour elle-même, de garder son enfant. Son fils qui a changé sa vie, l’épanouit de jour en jour, et elle se consacre entièrement à lui. Mais pourtant la pièce se déroule dans un tribunal, où elle est jugée pour avoir cassé le bras de Logan son fils alors qu’elle dormait près de lui, ainsi elle risque la perte de la garde. Est-ce juste ? Une femme buvant certes un verre de rouge les soirs de vent pour s’endormir par peur, une femme enfermée de force dans La case, ne correspondant pas à la bonne mère parfaite qui saura s’occuper de son fils. Cette femme a malencontreusement dormi sur le bras de son fils le brisant, oui cela est une faute, oui cela peut être condamnable si ce geste avait été volontaire mais cela n’est pas le cas ici. Je me pose cette question : si une femme ne disposant pas d’un handicap se retrouve dans une situation équivalente à celle-ci, aurait-elle été jugée de la même façon que Carine ? Dans un sens cela me semble normal, une personne qui a tendance à être violente à cause de son handicap alors celui-ci doit être pris en compte. Mais ici cette femme certes dite débile n’a pas à payer pour l’étiquette handicapée qu’on lui colle sur le front puisqu’elle est très bien capable de s’occuper de son fils. Ce genre d’incident pourrait arriver à m’importe quelle mère de famille mais contrairement à Carine elle ne risquerait pas de perdre son enfant pour un bras cassé. Carine est un simple personnage fictif mais derrière elle se cachent des milliers de personnes confrontées à ce genre de situations discriminantes que notre société inspire. Cette pièce lutte contre ces inégalités et renvoie un message fort sur le handicap. Un handicap confronté à une société normative, épiant leurs faits et gestes."